Un bois

C’est l’histoire d’une journée en forêt. Sur de grandes double-pages, le narrateur nous exhorte à observer la faune discrète qui peuple la nature préservée : petit mulot, belette cachée, faisan perdu, sanglier boueux, vaches au soleil, etc. Le texte est tendre, attentif aux détails et au ressenti de chacun des habitants de ce coin qu’on a envie de qualifier de bonheur. Et puis, il y a le dessin, superbe, amoureux. Les muscles, les mouvements et même le vent dans les feuilles se dessinent d’un trait fin à l’encre passé et repassé rapidement. Les animaux se plantent dans l’herbe ou sur les arbres, comme parties intégrantes d’un grand tout. Gwendal Le Bec a confiance en son art et il a raison : l’illusion de la vie est parfaite. Les touches d’aquarelle, à l’impressionniste, travaillent la lumière, la créent ou l’étouffent au fil de la journée. Le temps comme suspendu, qu'on devine répétitif et serein, nous donne envie de rejoindre ce monde affairé à exister, tout simplement. C’est l’histoire d’une journée en forêt. Et nous, nous restons émerveillés.