La Maîtresse Boude

Dans une école de campagne, règne le chahut. La maîtresse Marguerite Rose, le nom lui-même fleure bon la ruralité et la naïveté, est débordée par sa classe. L’histoire commence par les efforts sans résultat de la jeune enseignante qui essaie de séduire ses élèves par de belles histoires, des chants, des livres. « Il était une fois… », l’élément perturbateur de ce conte de fées sans bonne dame est la décision abrupte, massive de la maîtresse qui boude. Enfantillage contre enfantillage, bouderie déterminée contre chahut irraisonné, l’intérêt de ce passage tient à sa longueur. Véritable épreuve de force, elle met en cause les protagonistes, les enfants doivent affronter leurs parents ; la jeune femme doit affronter son projet de vie. C’est Nina, la bonne élève qui solutionne le conflit et recentre l’histoire sur les apprentissages fondamentaux lire, écrire, compter.
Récit certes moralisateur sur un thème peu fréquent, l’intrigue est l’occasion d’une discussion sur les finalités de l’école, le rôle de chacun, parents, enfants, enseignants. L’orientation générale sans surprise valorise les apprentissages et donc l’école. Le traitement graphique du sujet emprunte aux mangas et les personnages un peu caricaturaux atteignent la dimension de personnages modèles, on reconnaît aisément des types d’élèves, le chahuteur, la petite fille modèle et des types d’enseignant au bord de l’abandon. Souriant, cet album met à la portée de tous, comme une fable, un thème de société pour aborder des réalités complexes.