Les frères Guérif, nourris au polar, écrivent des histoires à quatre mains. Le petit sommeil est leur 3eme roman publié dans la collection Rat noir, après Quand la banlieue dort (2009) et Pour toi j’ai volé (2010).
Pierre, lycéen en seconde, est un garçon discret et solitaire, qui a du mal à prendre des décisions. Il vit avec sa mère, aide-soignante dans une maison de retraite. Il y effectue un stage de trois semaines, fait la connaissance de Michael avec lequel il va travailler, et des différents résidents des Mimosas, dont le plus jeune a 76 ans. Il comprend aussi la difficulté du travail de sa mère.
Monsieur Braun occupe la chambre 119. C’est un homme autoritaire et désagréable, qui fait peur au personnel. Mais Pierre, sans bien comprendre pourquoi ni comment, noue avec l’homme une étrange relation. Ils parlent de théâtre, de littérature et de la vie, la vraie, celle qui est dehors et que Monsieur Braun aimerait retrouver. Pierre, fasciné par cet homme qui semble s’intéresser sincèrement à lui, lui rend tout d’abord quelques services, avant d’accepter un marché qui risque de le changer à jamais.
Le titre de ce roman fait référence au texte culte de Chandler, « Le grand sommeil », paru en 1939.
Pourtant le récit commence assez tranquillement, avant de prendre un ton plus noir, plus angoissant. L’on suit avec intérêt la manière dont Pierre, ce garçon naïf et sans expérience, se retrouve sous l’emprise d’un homme manipulateur. Monsieur Braun n’est pas un personnage sympathique, n’est pas un gentil vieillard un peu gâteux. Il sait ce qu’il veut obtenir de Pierre. Pierre n’est pas non plus seulement une victime. Il est amené, pour la première fois de sa vie, à faire un choix puis à l’assumer.
Les personnages ont tous leur part d’ombre et cela donne de l’intérêt et de la densité à ce roman.

Catherine Gentile

Présentation par l'éditeur

Pierre, qui se sent mal à l’aise dans sa classe et a tendance à fuir les difficultés, a repoussé depuis des mois le moment de chercher son stage en entreprise. Il se retrouve contraint d’intégrer pour les trois semaines réglementaires la maison de retraite où sa mère travaille comme aide-soignante. Mais l’un des pensionnaires, un vieil homme acariâtre et manipulateur que le personnel des Mimosas redoute, ne va pas tarder à le prendre sous sa coupe et à lui proposer un marché.