Le bout du monde

Nash vit à Oméga, une cité high-tech, triste et aseptisée, où l’existence de chacun y est strictement contrôlée. Nash s’y ennuie et se rebelle. Il est alors condamné à quitter la cité pour aller travailler sur le monde sauvage de Troy. Le vaisseau où l’adolescent a embarqué se crashe et Nash est le seul survivant. Il se retrouve dans un univers inconnu, où la nature domine largement et où les autochtones vivent dans des conditions parfois difficiles. Nash, qui ne rêvait que d’espaces et d’aventure, est recueilli par une famille de montagnards. Burill, un vieil homme sage qui communique avec les esprits de la montagne, va aider Nash à évoluer dans son nouvel environnement, où l’on mange des aliments grossiers, où les vêtements sont tissés en poils d’animaux, où les odeurs et les saveurs sont fortes.
Nash apprend petit à petit à apprécier son nouveau monde, à soigner les lamanes, ces animaux robustes très à l’aise dans les montagnes. Il rencontre aussi Tya, dont il tombe amoureux. Il est hanté par un rêve récurrent qui l’entraîne dans un monde onirique où vit Mullowill. Il comprend peu à peu que Troy renferme bien des secrets et que les pouvoirs de l’esprit humain sont beaucoup plus grands qu’il ne le pensait. Confronté à des contrebandiers très violents, il sait aussi que Troy est en danger.
Le fil rouge du nouveau roman de science-fiction de Loïc Le Borgne est le Bateau ivre, d’Arthur Rimbaud. L’on comprend peu à peu pourquoi. Ce roman poétique interroge sur le rapport de l’homme à la nature, sur ce que l’on appelle un monde primitif, sur la manière dont il faut le préserver. Le récit mêle deux niveaux parallèles, le parcours de Nash à la découverte de Troy, et l’univers du rêve, d’un ailleurs auquel on accède lorsque l’on est initié. Un roman très riche et beau, sensible et intelligent.