La mort, j'adore ! (T. 2). L'enfer n'est pas si loin

Clémence est en apparence une lycéenne mal dans sa peau, grassouillette et dévorée par l’acné. Sa meilleure amie, Elodie, est au contraire ravissante et sexy. C’est toujours Elo qu’on remarque et qu’on invite, c’est toujours Clémence qu’on délaisse et qu’on raille, qu’on appelle « grosse truie ». La vie de l’adolescente est donc un enfer. Mais, en réalité, Clémence est une démone, envoyée sur terre pour faire le mal, le plus possible. Dotée de pouvoirs diaboliques qu’elle exerce avec délectation, elle n’hésite pas à provoquer les pires cataclysmes ou à éliminer les pauvres mortels qui se mettraient sur sa route. Tout cela sous la surveillance attentive de Crépinus, son mentor, qui a sur terre l’apparence d’un sanglier écarlate aux narines fulminantes.
Dans la première saison de ses aventures extraordinaires de démone et pitoyables de jeune humaine mal en point, Clémence se raconte à un journaliste qu’elle terrifie et séquestre chez lui. Elle lui dit ses vies, ses missions ratées, son attirance pour Ronald qui la regarde à peine.
La revoici en pleine forme et de retour pour une deuxième saison. Elle n’a pas changé, alourdie par tous ses complexes et toujours accompagnée d’Elodie, qu’elle a transformée en zombie peu obéissante. En tant qu’humaine, elle entre en terminale et part en séjour linguistique en Angleterre. Elle tombe chez Helen Brown, une « vieille bonne femme maquillée comme un travelo du 17ème siècle ». L’enfer sur terre ! En tant que démone, elle a une nouvelle mission à accomplir que lui a confiée celle qu’elle appelle Votre Très Haute Bassesse, dame Romiliae qui règne sur les enfers. Il s’agit d’éliminer les derniers anges restés sur terre. L’un d’entre eux se trouve justement en Angleterre. Pas facile car si Clémence a pris de la bouteille et de l’assurance, les embûches et les ennemis sont nombreux. Et puis, dans son cercle terrestre, il y a Ronald qu’elle aimerait conquérir …
La série que concocte Alexis Brocas est singulière et se situe d’emblée hors des sentiers battus des romans fantastiques qui envahissent aujourd’hui les librairies. De l’humour souvent très gore, des situations bien déjantées outrées à souhait, des clins d’œil à des héros bien connus des lecteurs adolescents (Buffy ou Harry Potter), une écriture alerte, drôle, expressive : il y a tout cela dans La mort, j’adore ! Et puis il y a le fond, l’essentiel : l’exploration de l’adolescence et de ses contradictions, des forces qui la traversent, des envies et des désirs qui bouillonnent, de ce temps où l’on se sent à la fois fort et vulnérable, fragile et éternel. Clémence est dans ce maelstrom, personnage complexe qui fait naître chez le lecteur compassion, agacement, rire aussi. Mais on ne la lâche pas ! Et l’on attend la saison 3 …