Berlin 73

1973. Jeune fille mal dans sa peau, Sylvie est envoyée par ses parents chez un ami à Berlin. Thomas, le fils de cet ami, lui fait découvrir une ville bigarrée, vivante, étonnante...
Berlin 73 fait évidemment partie de ces romans qui vont accompagner les vingt ans de la chute du Mur de Berlin. En toile de fond, les années de plomb à l'ouest, et une jeunesse encore marquée par le passé nazi de ses parents. Le lecteur arpente avec la narratrice Sylvie une ville, ou plutôt deux : d'abord - et surtout - l'ouest, puis l'est chez la grand-mère de Thomas. Des modes de vie radicalement différents se dessinent, chacun nuancés dans leurs côtés négatifs et positifs. A travers les yeux de l'héroïne, le roman réévalue également la vision occidentale de la coupure : si des drames existaient, le quotidien était davantage fait d'accommodements. Berlin 73 s'avère donc très complet dans son évocation d'un monde disparu. Mais l'auteur va plus loin en dressant le portrait d'une adolescente en devenir, sortie brusquement d'un cocon familial étouffé par des secrets ; paradoxalement, Berlin rigidifiée par son Mur lui apportera la liberté qui lui manquait. Un roman qui allie histoire d'un peuple et psychologie individuelle avec beaucoup de naturel.