Mauvais plan

Emma, Anna et Mariah sont amies. Sous l’influence de cette dernière, elles mentent à leurs parents pour sortir avec des garçons plus âgés qu’elles. Quand leur supercherie est découverte, elles vont inventer une histoire d’agression qui les dépasse vite.
Le roman raconte rétrospectivement les évènements, en suivant tour à tour chacune des trois filles. La personnalité de chacune apparaît lentement, voire évolue au fil des réactions et de l’enquête policière ; la plus cynique et délurée ne sera pas celle que l’on croyait… Composés avec soin, ces beaux portraits d’adolescentes servent un propos grave à la périphérie du thème de la rumeur et ses conséquences. Le déroulement inéluctable du mensonge des héroïnes, qui va jusqu’à l’arrestation d’un innocent, est fascinant parce que très vraisemblable. De tels faits divers existent ; Joyce Carol Oates dans Sexy avait déjà évoqué le phénomène. Mauvais plan ne finit pas aussi mal, mais le lecteur n’en garde pas moins la sensation d’avoir été profondément dérangé dans ses certitudes : le signe d’un ouvrage réussi.