Déroute sauvage

Le car qui emmène une classe de collégiens en Espagne bascule au fond d’un gouffre. Il y a bien quelques rescapés, mais un autre danger les guette en la personne de trois hommes armés…
Amateur de cinéma, et entre autres d’horreur, Guillaume Guéraud s’amuse. Au fil d’une course éperdue dans les bois, toujours un peu plus de sang et d’os brisés envahissent les pages. Le narrateur externe reste dans le visuel et le linéaire, disséquant des scènes en des phrases courtes, avec un vocabulaire précis. C’est un peu dégoûtant, mais très efficace. Après lecture de ce roman au second degré, une comparaison s’impose d’elle-même avec les deux autres livres de l’auteur dans la collection DoADo Noir : Je mourrai pas gibier, monologue sobre qui reconstituait un temps déstructuré, et La Brigade de l’œil, roman d’anticipation qui déployait de vastes aventures. Rien à voir avec Déroute sauvage, peut-on penser, et pourtant, les ouvrages dégagent la même force implacable de vie et de mort, signe particulier d’un auteur éclectiquement doué. A lire… pour rire en frissonnant.