Quand mon frère reviendra

Depuis six mois, Lia attend le retour de son frère aîné Philippe, qui a fugué, sans que rien n’ait pu annoncer ce geste. Et puis un jour, la gendarmerie appelle : Philippe a été retrouvé dans le sud de la France, squatteur perdu vivant de mendicité. Si la mère de Lia exulte, la jeune fille reste plus mesurée : que s’est-il passé pour que son frère accepte une telle vie ? Dans quel état d’esprit va-t-il revenir à la maison ?
La narratrice a une quinzaine d’années : elle n’a connu qu’une vie plutôt insouciante et heureuse, dans une famille recomposée aimante. La fugue de son frère – expliquée de manière large par une envie de liberté – exprime une souffrance qui n’est pas la sienne, et qu’elle essaye de comprendre. Le ton de son récit ne sera donc pas désespéré, mais davantage observateur, un peu craintif d’un avenir qui ne sera plus le même qu’avant. Autour d’elle, les personnages évoluent, parents bobos branchés légèrement agaçants, attentifs mais symptomatiques d’une certaine superficialité. Le beau-père tatoueur (voir la symbolique du « marquage » du corps pour un adolescent) se réfugie dans le bouddhisme et la musique asiatique. La mère tout en maîtrise surtout papillonne, angoissée, veut trouver un responsable à la fugue de son enfant – ce sera un temps la pauvre Lia… Cette dernière, paradoxalement à la faveur du chaos familial, va trouver sa propre indépendance, un amoureux, une passion (le chant) ; la recherche explosive d’identité de son frère lui aura permis à elle aussi de grandir. Un roman sensible sur un mode réaliste, en trois parties chronologiques.