Les Yeux d’or

Edmée est une femme solitaire et étrange, capable de faire jaillir de la poudre d’or du bout de ses doigts. Elle travaille à l’Observatoire de Paris, et, par le jeu des circonstances, devient amie avec le fils du directeur, Pierre, 10 ans. Pierre est un enfant sensible qui réagit vivement à la magie d’Edmée : apparitions, télépathie… Quand le directeur de l’Observatoire, inquiet de cette relation, tente de séparer Edmée et Pierre, ce dernier fugue. On soupçonne évidemment Edmée.
Roman choral en trois parties (Attendre, Partir et Revenir), le livre donne alternativement la parole à trois narrateurs, Edmée, Pierre et Sonia, une collègue de l’Observatoire fascinée par les agissements d’Edmée. De l’un à l’autre les temps se chevauchent, reconstruisant les événements pour faire du lecteur le seul qui sait tout, et qui peut donc jouir du suspens de ce qui s’apparente in fine à une enquête policière. Il n’y a pas vraiment de personnage principal, même si, paradoxalement, c’est Pierre et non Edmée qui est au centre de l’action. Alors que cette héroïne est d’emblée la plus intrigante, elle se révèlera sereine, sûre de ses pouvoirs et de sa liberté. Pierre doit faire face à des problèmes familiaux, c’est un enfant perdu qui erre – au sens propre – dans la ville et cherche une maison accueillante. Quel que soit le narrateur, la langue est posée, claire : le lecteur est envoûté par cette fluidité, captivé par les références juste effleurées aux temps anciens, aux étoiles et la nature, à la magie… A la croisée du roman policier, de l’analyse psychologico-familiale et du conte fantastique, Les Yeux d’or stimule au plus près ce qui fait le lecteur : l’imagination.