Mascarade

Un loup s’apprête à manger une chèvre. Mais la chèvre se transforme en chasseur. Le loup met alors un masque de l’épouse du chasseur. Puis le chasseur devient policier…
A partir d’une situation de conte traditionnel, Nancy Huston et son fils brodent un jeu de masques virtuose. Les scènes très courtes rebondissent de l’une à l’autre sur une idée et un nouveau duo de stéréotypes. A chaque fois, les rapports de forces s’inversent et une bataille verbale s’engage : doubles sens, jeux de mots, travail sur les sonorités… Il y a beaucoup d’humour fin, du plaisir connaisseur avec des références littéraires à repérer (voir le début cornélien et le beau final de Taxi Driver). En définitive, le psychanalyste redevient chèvre face à une bohémienne : la boucle est bouclée, chacun défend les personnages qu’il a interprétés. Partie d’une réflexion de Nancy Huston à propos de l’effet que l’on a sur les autres en fonction du rôle social que l’on occupe, Mascarade, sous ses dehors amusants, confine au vrai débat philosophique. Un régal de mise en scène à partir de 7-8 ans.