J’ai vu quelque chose qui bougeait

En ce Printemps des poètes, la poésie est à l’honneur en librairie. Et nous, on se régale de ces albums aux accents poétiques qui jalonnent les tables. Voilà un nouvel univers qui s’ouvre aux bambins sur le thème de « L’Eloge de l’autre ».
Et s’il est un éditeur qui répond présent, c’est bien Rue du Monde. Présent sur l’évènement comme chaque année, il conquiert cette fois-ci son public avec «  J’ai vu quelque chose qui bougeait », tendre adaptation d’un proverbe tibétain par Alain Serres.
Tout y est question de regard. Intrigué par une forme étrange qu’il distingue au loin, un petit garçon va s’en approcher pour découvrir ce qui se cache derrière cette chose en mouvement. Au gré de son périple, la silhouette, floue au début, se précise entraînant le petit garçon dans un jeu de devinettes. Est-ce une fleur ? Ou plutôt un animal ? Ou bien un humain ? Avançant ainsi vers l’inconnu, sans appréhension aucune, il s’ouvre à l’autre tandis que les apparences jouent contre lui. Il y a ce qu’il croit voir et la réalité. C’est seulement en allant à la rencontre de cette forme, qu’il pourra se forger une opinion et se refléter en elle.
Un joli travail sur la perception des choses, la rencontre et l’acceptation de l’autre. Parce que la richesse d’une vie tient dans les liens tissés avec autrui. Ce texte aux mots simples et justes qui dit l’essentiel, sans rien ajouter, sans rien oublier allie humour tendre et émotion.
On aime beaucoup les collages de Silvia Bonanni réalisés à partir de morceaux de papier glacé savamment découpés ou déchirés dans les magazines pour un résultat des plus vivants et colorés.