Dossier Morden

Olivia et Jonathan Cavendish ont suivi leur mère, auteur de guides touristiques, en Norvège. Souvent seuls dans une maison du petit port de Morden, ils observent leur voisin, éleveur de saumons et, semble-t-il, assassin ou assassiné. L’enquête est délicate, truffée de fausses pistes, mais il en faut plus pour arrêter ces deux détectives bourrés d’imagination.
La narration originale alterne un « logbook », journal de bord tenu successivement par Olivia et Jonathan, utilisé pour les temps de réflexion de l’intrigue, et un récit plus classique réservé aux actions, qui adopte à l’envi le point de vue de tel ou tel personnage. Ce procédé nécessite une certaine attention de la part du lecteur, d’autant plus que l’enquête est relativement compliquée. Les deux héros sont souvent ironiques l’un envers l’autre mais se disputent peu, préfèrent s’appuyer sur leur univers complice fait de codes, de surnoms (le père toujours absent s’appelle ainsi Fuseau-Horaire, la mère Sardine ou Chouchen selon l’humeur qu’elle offre). Chacun a une personnalité bien identifiée : Jonathan est inventif, passionné de langues et d’ornithologie, Olivia plus rationnelle, grande amatrice de cuisine. Le livre vaut alors autant pour ce rendu amusant de la vie quotidienne des Cavendish que pour son histoire policière sur fond de poissons. La solution à cette dernière est délivrée une unique fois à travers la parole du coupable, et je ne suis pas sûre d’avoir finalement bien compris (si ce n’est que les histoires de gros sous se heurteront toujours à la préservation de la faune et de la flore). Mais peu importe, on passe un bon moment en compagnie des saumons norvégiens, en attendant d’aller à Venise pour le deuxième tome des aventures de Jonathan et Olivia, à paraître à l’automne 2007.