Là-bas

La mère de Badr est une femme de tête, belle et célibataire. Elle présente le journal télévisé, c’est d’ailleurs là que Badr la voit le plus souvent, et il souffre de son absence. Déprimé, l’adolescent passe l’été seul à visionner des cassettes des reportages qu’a effectués sa mère, et découvre qu’il a été adopté en Irak. Il envisage de fuguer, mais une crise (d’épilepsie, certainement) le conduit à la clinique. Inquiète, et enceinte, la mère de Badr ralentit alors son rythme pour s’occuper de sa famille.

Qu’est-ce que l’auteur veut dire ? Il dénonce d’une part les médias et leur omnipotence chronophage, entame d’autre part une réflexion sur l’adoption, mais n’aboutit pas vraiment, ou du moins ne convainc pas. Le narrateur Badr est émouvant dans son apathie et ses incertitudes très proches de certains passages de l’adolescence, mais comment s’identifier à l’enfant de la présentatrice du JT de 20 h 00 ?… Le lecteur reste à l’extérieur de l’histoire, pas franchement crédible d’ailleurs. Les sentiments sont là, exprimés délicatement ; il manque une écriture solide à Là-bas pour espérer accrocher un public.