Le Président ne peut pas être un imbécile

Le stock de jouets et animaux de l’AGEODMA (Association pour la Gestion des Êtres et des Objets tombés en Désuétude suite à une Mutation Adolescente) a disparu, quelques mois après le départ de la présidente Mme Platchaud. Arthur mène une petite enquête, relayée par son site Internet Trop-pas.com et se trouve bientôt chargé par le proviseur d’organiser des élections du nouveau président. Arthur et son amie Violette ont du mal à trouver des postulants, jusqu’au jour où les candidats à l’élection présidentielle française s’invitent au collège pour parler de démocratie avec les jeunes…

Mêmes personnages, même ton décalé que pour Les Filles sont bêtes, les garçons sont idiots, Vincent Ravalec ne change pas une formule gagnante. Le narrateur Arthur vit sérieusement, méthodiquement chaque acte de son existence, et le raconte par le menu à ceux qu’il appelle ses « frères » (nous), créant un effet de naïveté irrésistible à la lecture. L’enquête policière dont il se charge au début tourne vite court pour laisser place au déroulement difficile d’élections au siège de l’AGEODMA - association dont on ne sait s’il faut en rire ou en apprécier la clairvoyance. Le militantisme journalistique de l’unique collaborateur de Trop-pas.com se double alors d’une ferveur citoyenne. La bonne volonté d’Arthur est vite refroidie : « Bon Dieu, ce n’était quand même pas la mort de se réunir cinq minutes pour se mettre d’accord sur un ou une représentante. » (p. 55). Heureusement, tout le monde rêve encore de son « quart d’heure de gloire » et un passage télévisuel sauvera l’AGEODMA. Belle leçon… Salvateur en cette période pré-électorale (Ravalec et Panama ont le sens du marketing), Le Président ne peut pas être un imbécile se dévore en 90 pages enlevées et parfaitement complémentaires des cours d’éducation civique du secondaire.