A la pêche à la sardine

La mer, un port, des marins et puis aussi des sardines qui mordent à l’hameçon d’un riche armateur qui a plus d’un tour dans son sac pour avoir les petits poissons. Il les roule dans la farine en leur promettant monts et merveilles. Mais bientôt, la fête s’arrête. Le casting se termine par une mise en boîte, un bain dans l’huile et un billet pour la grande distribution. Autres moyens, autres résultats : un peu plus loin travaille un petit pêcheur. Celui-aime raconter des histoires et jouer de la musique aux sardines, qui restent cependant insensibles aux tentatives de séduction. Elles réussissent à éviter le méchant filet. Pour vivre, le petit pêcheur doit finalement se résoudre à rejoindre le bateau de son concurrent, jusqu’au jour où il n’y a plus une seule sardine, plus d’activité pour les uns comme les autres. Chacun doit penser à sa reconversion. Dans les illustrations, Katja Enseling s’amuse à jouer avec le contraste noir et blanc / couleur pour distinguer le monde industriel, polluant et destructeur de l’univers de celui du petit pêcheur, amoureux de la nature et poète. La littérature de jeunesse, comme toute œuvre artistique n’est pas un espace de neutralité. Cet album le rappelle avec légèreté.