La Lucarne

Dali, 15 ans, étouffe au milieu de sa famille d’origine géorgienne, composée de trois générations de femmes. La pauvreté est compensée par les chants, les danses, les réunions d’amis… Pour fuir, Dali se réfugie au grenier dont elle a fait sa chambre. Et par la lucarne, elle espionne son voisin d’en face, qui va au même lycée mais qu’elle ne connaît pas. Elle tombe amoureuse, et lui écrit des lettres. Elle vit dans un rêve… jusqu’au jour où sa grand-mère invite le fameux voisin. Dali, obligée de se confronter à des réalités qui lui font parfois mal, choisit l’espoir et suit Philippe : « Je sentais mon cœur battre contre ton dos. Et le vent sur ma nuque qui me poussait vers toi. On roulera encore. De plus en plus vite » (p. 110).

Treize lettres adressées à Philippe composent cette fiction. Dali lui confie ses secrets de jeune fille, son malaise face à un père absent, ses difficultés à vivre deux cultures à la fois… Le ton est fin, sensible, Kéthévane Davrichewy a certainement du instiller une part autobiographique (voir les coutumes de Géorgie) pour que ce récit sonne si juste ! Toutes les problématiques de l’adolescence sont abordées, mais on n’a jamais la sensation d’une juxtaposition de sentiments et de thèmes visant à recréer un personnage-type, celui de « l’ado mal dans sa peau ». Le lecteur est Dali dans sa globalité, et il évolue avec elle. Point n’est besoin d’aventures, d’événements rocambolesques, Dali dans sa vie quotidienne nous touche bien plus.