La narratrice Tilly nous raconte que sa mère est morte, lui laissant une petite poupée faite main. Tilly va mal, et Jan, qui la croise souvent au pont de chemin de fer, s’en rend rapidement compte. Lui aussi idéalise une minuscule poupée censée représenter sa mère biologique, chilienne, qu’il n’a jamais connue. Au fil du récit et des crises de Tilly, le lecteur comprend que la mère de Tilly n’est pas morte, mais que, alcoolique et suicidaire, elle est une fois de plus à l’hôpital. Jan, par l’amour qu’il porte à Tilly, l’amène peu à peu à ne pas nier la vérité…

Sur un thème habituel, l’adolescence, Nicky Singer introduit le sujet plus délicat de l’insuffisance d’une mère. L’idée de la poupée est originale et permet à l’auteur de faire passer beaucoup d’émotions. Tilly et Jan vont apprendre, seuls, à faire face à la réalité et à accepter des passés lourds. Une belle leçon de vie et de courage dans un roman très poétique aux multiples détails fins. Ne boudons pas Miette-de-Lune, un si joli titre !

Sophie Pilaire