Goumi-goumi

Atteinte d'une leucémie, Marina vient de passer six mois entre les murs blancs de l'hôpital. Mais lorsque son papa vient la chercher pour la ramener chez elle, Marina ne veut plus. A la maison, les retrouvailles ne se passent pas exactement comme chacun l'avait prévu. Ses parents déploient un zèle pas possible pour que tout aille bien: sa mère s'est mise à la cuisine et n'arrête pas de l'embrasser, son papa est tout inquiet et lui ramène ce qu'elle désire, quant à son frère Darko, il continue à ennuyer sa sœur comme auparavant. Et pourtant Marina se sent incomprise, elle accepte difficilement la perte de ses cheveux et elle n'arrête pas de penser aux autres enfants malades de l'hôpital dépouillant tous les jours le journal pour voir s'ils sont toujours vivants. Marina se referme sur elle-même ne voulant voir personne ( pas même ses amies avec qui elle jouait au goumi-goumi) et en pensant à Niki, un autre enfant malade dont elle n'a plus de nouvelles. Après plusieurs les altercations répétées, les silences, les parents, inquiets changent alors de tactique... Les relations s'améliorent un peu mais c'est surtout quand elle retrouve Niki que Marina se sent à nouveau vivre. Zoran Pongrasic, auteur croate dont c'est le premier roman traduit en français dépeint assez finement ce sentiment d'incompréhension qui traverse le personnage de Marina. Les paroles de la jeune fille, rarement en phase avec ce qu'elle pense et ressent, sont transmises par des extraits de son journal intime. Sans sensiblerie, Zoran Pongrasic nous offre un roman touchant sur ce que peut éprouver un enfant malade qui doit affronter le regard des autres tout autant qu'accepter sa maladie.