Lalita

Lalita vit en Inde avec ses parents, ses deux grandes sœurs et sa grand-mère.
Aujourd’hui est un jour très particulier pour la fillette. C’est la rentrée des classes, la pluie de la mousson transforme la cour de l’école en mare verte et surtout, surtout, elle va avoir un petit frère ! Le premier garçon de la famille est attendu comme un petit prince ! Elle pourra jouer au ballon avec lui. Elle ne peut s’empêcher de dire son secret à spn amie Dunga, qui le répète à toute l’école. Lorsqu’elle arrive à ‘hôpital en fin d’après-midi pour y faire la connaissance du petit prince, une surprise l’attend dans le berceau : c’est Asharya, qui signifie « surprise » en hindi, une ravissante petite fille, une princesse que Lalita prend tendrement dans ses bras. Après la déception viennent la joie et le plaisir d’accueillir cette si belle surprise venue avec la pluie de la fin de l’été.
L’album aborde la question épineuse de la naissance des filles en Inde, un pays où, à cause des avortements sélectifs ou de l’abandon des filles à la naissance, il naît plus de garçons que de filles. Jocelyne Sauvard en parle avec douceur et privilégie l’amour et la tendresse. Le personnage de la grand-mère, rigide gardienne des traditions qui ne peut concevoir une famille prospère sans garçons, incarne cette coutume incompréhensible pour nous. L’écriture est musicale et rythmée, comme la pluie qui tombe. Les peintures de Anne-Laure Witschger, en très grand format, sont gaies et douces, très colorées, vivantes et elles apportent aux lecteurs une foule d’informations sur la vie en Inde, l’uniforme à l’école, les vêtements, les rues animées, les moyens de transport, la nourriture, la famille, l’école.
Un bel album pour voyager et réfléchir, apprendre comment l’on vit ailleurs.