Aller au contenu principal
Espace publicitaire
Fermer

Rechercher un article ou une interview

Date

Un Ours bleu sous les lambris

Étienne Delessert à l’Ambassade de Suisse

main article image
Janine Kotwica
22 mai 2015



Etienne Delessert



 

S'il vit à Lakeville dans le Connecticut depuis 1985, et s'il a travaillé de longues années à New York et à Paris, Étienne Delessert n'a jamais oublié ses origines suisses. Né à Lausanne en 1941, il retourne fréquemment sur sa terre natale où hommage lui est rendu par de belles expositions, comme celle du Musée olympique de Lausanne en 1999 ou du Château de Saint Maurice en 2011 pour lesquelles des catalogues cossus furent édités. En ce moment, l'exposition Rien ne change à la Galerie du Château d'Avenches, dans le canton de Vaud, relie son œuvre au riche passé romain d'Aventicum.




Ambassade de Suisse à Paris,

photographies Janine Kotwica



 

Il était donc légitime que la sortie de L'Ours bleu, mémoires d'un créateur d'images, édité par Slatkine à Genève, fût saluée, avec une exposition d’une vingtaine de ses affiches à l’Ambassade de Suisse à Paris, installée depuis 1938 dans l'élégant Hôtel Chanac de Pompadour, en présence de l’Ambassadeur Bernardino Regazzoni et de son épouse.

Le microcosme du livre de jeunesse et du graphisme était, ce soir-là, bien représenté et j'ai eu le plaisir de rencontrer Massin et son épouse, le jeune illustrateur Laurent Gapaillard, récemment publié par Creative Editions aux Etats-Unis, Colombine Depaire rencontrée au Bureau du livre français de New York, Alban Cerisier (Gallimard), Hedwige Pasquet, Colline Poirée et Hélène Quinquin (Gallimard jeunesse et Giboulées), Nicole Maymat (Ipomée), Camille Scalabre (École Estienne), Catherine Morin-Thouvenin (bnf), Christine Plu (Université de Cergy-Pontoise)...


La soirée inaugurale du 23 avril débuta par quelques mots de Monsieur l’Ambassadeur, suivis d’une présentation du livre par son éditeur, Ivan Slatkine, et d’un entretien avec Jean-Philippe Jutzi, conseiller culturel de l’Ambassade. Des extraits d’un film de la série Plans fixes furent aussi projetés et commentés.

Cette première partie de soirée se termina par la présentation du film d'animation qu'Étienne Delessert a réalisé à partir de son album Cirque de nuit paru tout récemment aux excellentes éditions MeMo.



 
 




Très belle idée que cette projection. Car cet album testamentaire, très émouvant, raconte en images le parcours d'une vie, avec ses admirations, ses affections, ses joies et ses peines, comme L'Ours bleu dont il est le subtil pendant graphique.

Pour qui s'intéresse quelque peu au milieu de l'édition et du graphisme, ces mémoires sont passionnants. Car l'artiste ne raconte pas seulement ses années d'apprentissage et sa carrière, ses aventures éditoriales ou filmiques, ses collaborations chaleureuses ou conflictuelles, mais aussi sa vie plus intime, son enfance choyée, ses amours souvent liées aux péripéties du métier, les lieux qu'il a fréquentés ou habités. Il fait état aussi des grands changements survenus dans l’art graphique et l’illustration des cinquante dernières années, en Europe et aux Etats-Unis.


Nunc est bibendum !

Le buffet était installé sous les lambris dorés des salons de l'ambassade, mais si les élégantes boiseries étaient françaises, le fendant du Valais fleurait bon les coteaux qui cascadent vers le Léman et l’excellent gruyère faisait sonner à nos oreilles les clarines des alpages.





22.05.2015

Pour aller plus loin :

Cet article est proposé en prolongement de l'entretien qu'Étienne Delessert a accordé à Pascale Pineau au printemps 2015.