Prévention de l'illettrisme : quels livres, quels usages et quels médiateurs ?

Animateur : Viviane BOUYSSE, chef du bureau des écoles au Ministère de l'Education nationale



Intervenants :

- Dominique AUZEL, auteur et éditeur chez Milan des " essentiels "

- Cécile DE LAUBIER, ATD Quart monde - http://www.atd-quartmonde.org

- Isabelle d'HUY DE PENANSTER, orthophoniste et auteur jeunesse

- Caroline DESNOETTES, auteur et illustratrice jeunesse

- Marie-Thérèse GEFFROY, directrice de l'ANLCI - agence nationale de lutte contre l'illettrisme - http://www.anlci.gouv.fr/

- Philippe POURTIER, APFEE - association pour favoriser une école efficace - http://www.apfee.asso.fr

Mr Auzel a crée ses goûters philo pour le plaisir et pour transmettre sa passion. Ce nom de collection a été sélectionné pour donner envie aux enfants d'ouvrir le livre dont la couverture ressemble a un bonbon, parce qu'il ne fait pas peur et fait tout de suite penser a un moment agréable. Cette collection était destinée aux enfants à partir de 8 ans mais les plus âgés la lisent également. L'enfant acquiert également un statut intellectuel via ce produit culturel.


Mme de Laubier s'occupe d'une bibliothèque de rue dans le 18e arrondissement de Paris. Cette association se rend dans les lieux de grandes exclusions.

Elle a cité l'exemple de la petite Atouma, 4 ans, qui a emprunté un livre, fait exceptionnel puisque ATD Quart Monde ne fait pas de prêt. Elle l'a ramené à la maison, puis à l'école et la maîtresse a lu SON livre. La petite était toute fière et depuis elle dit à tout le monde qu'elle sait lire alors qu'à son âge, les petits lisent avec les images. Ces rencontres permettent de redonner confiance aux enfants défavorisés socialement (et, si une transmission de honte est générée, elle peut se combattre.) Les enfants ne se sentent pas concernés quand on parle de livres s'il n'y en a pas à la maison. Le but d'ATD Quart Monde est d'associer les parents dans la lecture car leur rôle est fondamental.


Mme d'Huy de Penanster déclare que les parents sont les premiers concernés pour l'éveil et l'éducation des enfants. Elle pense qu'il n'y a aucune méthode mais une évolution auditive. Exclure les parents de l'apprentissage est une grave erreur, au contraire, il ne faut pas empêcher les parents d'accompagner la découverte de l'écrit.

Mme Desnoëttes a souhaité écrire des livres chez Hatier en plus de ceux parlant d'art car elle souhaite partager son plaisir de la langue française. C'est pour cela qu'elle a écrit des petits livrets ne travaillant que sur un seul son.
Mme d'Huy de Penanster et Mme Desnoëttes ont écrit ensemble lire les sons qui chantent et Lire les sons qui sifflent aux Editions Hatier pour les enfants de 0 à 3 ans.

Mme Geffroy rappelle qu'il y a 800 millions d'illettrés dans le monde (UNESCO) et dans la zone OCDE un certain nombre sont en " situation d'illettrisme " ; qu'il faut prévenir cette situation d'illettrisme dès l'enfance voire dès la petite enfance (notamment avec la familiarisation de l'enfant avec le livre). Celle ci est dûe à l'école, certes, mais aussi à l'entourage, au niveau social …

Le Ministère de l'éducation nationale, le ministère de la famille et des affaires sociales, le ministère de la famille, de la jeunesse et de la vie associative ont travaillé en commun afin de mettre en place les " programmes familiaux locaux " pour préparer l'enfant à lire et à écrire à l'école et dans sa famille car l'environnement familial est important.


Mr Pourtier nous parle de " Coup de pouce " qui encadre cinq enfants de classe de CP grâce à un animateur (enseignant ou parent). Les notions de lecture-écriture sont quelques fois bannies du langage des enfants une fois sortis de l'école. Cette association est donc présente afin que les enfants puissent avoir un environnement culturel où des personnes sont à leur écoute, qui les aident à avoir de meilleurs rapports à la lecture grâce aux histoires racontées par l'animateur. Celles ci sont choisies par l'animateur ou par les enfants eux mêmes. Néanmoins, le souhait le plus cher de APFCE est que les parents s'impliquent, même si ceux ci sont illettrés ou analphabètes car le partage de ce moment culturel peut être important et influe sur l'apprentissage de l'enfant.