La nuit et le petit garçon

« C’est la fin de la journée.
Dans les arbres, le silence
succède au chant des oiseaux
qui replient leurs ailes. »

Max prend congé de son jardin, se met en pyjama, écoute la chanson de sa maman, reçoit son baiser et sourit. Puis méticuleusement il ouvre avec une clef une boîte dans laquelle le jour s’empresse de rentrer pour laisser place au monde de la nuit. On assiste dès lors à un ballet nocturne, animal, végétal et astral. Chaque élément naturel trouve sa place dans ce déploiement de vie. Aussi après quelques heures, la nuit est fatiguée. Elle se faufile donc à son tour dans la boîte de Max pour laisser surgir une nouvelle journée !

Cet album aborde avec délicatesse et créativité un topos de la littérature jeunesse, celui du coucher du petit enfant. Le choix d’un narrateur extérieur octroie d’emblée au jeune lecteur la place de spectateur du défilé très bien rôdé qui se joue devant lui, lui permettant ainsi de mettre à distance ses éventuelles angoisses. Dès la première page, il fait la connaissance de Max et remarque derechef la clef accrochée autour de son poignet. Une attente se crée et le lecteur assiste intrigué puis ébahi à l’ouverture de l’énigmatique boîte par le petit garçon. Et là il écarquille grand les yeux tellement la nuit est l’occasion pour de nombreux animaux de jouer entre eux et pour les étoiles de scintiller ardemment. Grâce à la métaphore du coffre, grâce à la finesse du trait utilisé pour réaliser les illustrations, grâce à la colorisation signifiante de l’album, le rituel du coucher devient dès lors pour l’enfant un moment de pure magie et de fête.