Le brouillard

Une île lointaine recouverte de glace accueille régulièrement de nombreux touristes qui font trois petits tours et puis s’en vont. Les oiseaux qui vivent sur cette île ignorent totalement les visiteurs et réciproquement. Tous les oiseaux ? Oui. Sauf un. Une petite fauvette jaune, Fauve. Fauve observe sans relâche les humains qui abordent le rivage avec intérêt et curiosité jusqu'au moment où un brouillard inquiétant isole peu à peu l’île. Tous les efforts tentés par Fauve pour avertir, mettre en mouvement les autres habitants de l’île restent sans effet. Chacun s’accommode de la situation nouvelle au point d’oublier l’état antérieur et même Fauve semble se résigner jusqu'à l’arrivée de la « petite capuchonnée rouge à lunettes (juvénile) »…

Alors tout bascule. À deux il est plus facile de se mobiliser pour changer le cours des choses. Premiers pas, le dialogue s’installe entre un humain et un oiseau, manger des insectes ou apprendre à plier du papier, étrange pour l’un et l’autre ! S’unir pour avancer ensemble : morale optimiste et réconfortante !

Kyo Maclear et Kenard Pak dessinent une bien jolie fable sur les évolutions climatiques, le fatalisme ambiant et le rôle des lanceurs d’alerte, vigilants et attentifs aux autres. Les couleurs tendres et les formes douces, les personnages bien identifiés, rouge et jaune qui tranchent avec le contexte, tout est douceur pour un propos qui n’est pourtant pas innocent.