Trois Portugais sous un parapluie (sans compter le mort)

Trois Portugais sous un parapluie (sans compter le mort) cela fait quatre héros auxquels s’affrontent les policiers. Une énorme loupe sur la couverture pointe des éléments épars à rassembler et elle installe l’atmosphère du livre auquel on convie le lecteur. On est dans le polar un peu caricatural, type Sherlock Holmes ou Agatha Christie, avec un commissaire perspicace accompagné d’un adjoint, qui détricote des indices un à un, et les ajuste avec rigueur et apparence de scientificité.

Les personnages des trois Portugais sont identifiés par des silhouettes raides, chapeautées ; détail qui a son importance puisque c’est à partir de la trace d’humidité laissée sur le chapeau, - quatre personnes sous un parapluie c’est trop juste - que Daniel Hernandez, le second du commissaire Jimenez, va trouver le coupable.

L’illustration est très élégante : formes strictes ; dégradé de gris-noir un peu lugubre ; rouge du parapluie (et du sang du mort). La typographie imite l’écriture des vieilles machines à écrire ; les dialogues donnent la parole à chaque accusé tour à tour, sauf le mort qui ne dit rien comme l’auteur prend soin de le dire. Un policier conclut chaque échange et relance la discussion. On est dans une comédie très bien réglée, rythmée par le rappel de la situation du mort qui ne dit rien… Tout cela est très drôle, très graphique et la dimension parodique séduira les jeunes lecteurs sensibles à l’humour et aux séries policières.