Tempête sur l'île des amis

Le récit commence par une apocalypse. Les bleus, vifs ou sombres, dessinent des montagnes de vagues où flottent quelques îles, rochers isolés. La pluie qui tombe des cieux gris frappe les flots. Dans le vaste paysage rose et bleu qui suit la tempête, on ne voit pas tout de suite la petite grand-mère rondelette échouée au bord de l’eau. Pourtant c’est elle qui a résisté. Nous apprenons à connaître Mémé, pas très vaillante avec ses yeux un peu tristes et sa robe vieillotte. Lorsque débarquent Mouton et Mouton, l’un blanc, l’autre noir, l’espoir renaît.

A partir de là, nous assistons à une renaissance, jour après jour, l’île se peuple ; les Moutons, Flamant rose, Eléphant, vont refaire société et grâce aux talents de pêcheur de Flamant, ils vont survivre. Lorsque  Cheval débarque tout semble aller pour le mieux.  La vie s’organise, les constructions se relèvent mais, de nouveau, la tempête ruine leurs efforts.

Vanessa Hié traite cette fable du désastre et de la reconstruction avec beaucoup d’élégance. Les couleurs transparentes, les formes arrondies des rochers, les vêtements des animaux anthropomorphisés, Mémé si touchante, créent une atmosphère de rêverie intemporelle. Elle délivre un message optimiste et chaleureux, une certitude calme de réussir malgré la tempête avec des valeurs de solidarité, de fraternité. Un Eden bancal et bricolé mais un Eden quand même !