Les déclinaisons de la marguerite

Marguerite est l’aînée d’une fratrie turbulente composée de deux sœurs préadolescentes et d’un petit frère. Le père est parti quelques années plus tôt et tout ce petit monde vit avec la mère, Vivi, femme fantasque qui couve ses enfants et ne parvient pas à se poser. De nature sage, Maggie est souvent le pilier de la famille, celle qui garde les plus jeunes et fait les courses. Mais la jeune fille ressent désormais le besoin d’un grain de folie. Celui-ci pourrait bien s’appeler Anatole…

C’est le premier roman de Séraphine Menu, dont la verve et l’empathie pour ses personnages rappellent férocement une Malika Ferdjoukh au sommet de sa forme. Parce que Maggie n’est pas parfaite, la proximité avec cette girl next door est instantanée et ses heurs et malheurs se lisent à toute vitesse. L’attention portée aux personnages secondaires tisse une toile autour de la narratrice qui de page en page va passer de fragile à adulte. L’année sera en effet décisive : quête du père, amitiés faites et défaites, découverte de la sexualité et même deuil, l’auteure chamboule son lecteur adolescent tout en conservant une justesse de ton admirable. Et s’il est bien question de sorbets à la mangue et de robes colorées, les accents féminins filent sans insistance afin de laisser la place à l’émotion. Un roman de la rentrée à ne surtout pas manquer.