La jeune fille plus sage que le juge

Une jolie chaumière devient trop petite pour la famille nombreuse qui l’habite. La fille aînée propose à son père d’acheter le terrain du fermier voisin afin d’y faire construire une maison plus confortable. Faisant confiance à l’intelligence de sa fille, le père décide de suivre son conseil.  

Un accident chamboule alors le projet… Le fermier, se sentant lésé et trahi, insiste pour que l’affaire soit portée devant le juge du village. Avant de se prononcer, celui-ci donne au père et au fermier trois jours pour répondre à trois questions, sous forme d’énigmes. Le fermier, riche et imbu de lui-même, pense avoir gagné la partie mais c’est sans compter sur la perspicacité de la jeune fille.            

Inspiré d’un conte roumain, La jeune fille plus sage que le juge de Mariana Cojan-Negulesco nous emporte dans l’aventure de son héroïne, qui est attachante d’authenticité. 

Armée d’une tranquille confiance en soi saupoudrée d’un brin de malice, elle se fait peu à peu respecter par sa communauté puis dispense même sa sagesse jusque dans son mariage, à la manière d’une bonne sorcière que l’on irait consulter pour ses conseils intuitifs et justes. D’ailleurs, un petit chat noir accompagne la jeune fille à travers les pages comme un alter ego protecteur et mystérieux.  

Les illustrations aux couleurs automnales de Cécile Becq placent l’histoire en Roumanie, pays d’origine de l’auteure. On retrouve le folklore traditionnel sur les costumes brodés des personnages ainsi que sur les chaises et objets du quotidien, décorés de fleurs peintes à la main. Le soin du détail est omniprésent, les dessins réalisés avec poésie et douceur.

Un beau livre à lire pour aborder les thèmes d’actualité que sont le féminisme et les inégalités sociales, mais également pour le pur plaisir du conte.