L'aventure de Castle Rock

Après le décès de sa mère, et alors que son père adoré se montre peu présent, Alice est envoyée dans un internat en Ecosse. Elle profite d’un enseignement alternatif qui encourage les enfants à développer leurs talents. Le sien est clairement d’écrire des histoires échevelées lui permettant d’exorciser ses démons.

Alice se fait rapidement deux amis, Jesse doué pour la course et Fergus très intelligent. Elle parvient à les convaincre de fuguer sur une île habitée par les macareux, où son père lui a demandé d’apporter un petit paquet qu’il lui a précédemment envoyé. Alice ne se doute pas un instant qu’elle va mettre sa vie et celle de ses amis en danger. Une tempête menace, mais des humains malveillants rôdent également.

Le narrateur externe se centre sur Alice tout en réservant des psychologies soignées à Jesse, Fergus, et en faisant prendre vie, parfois en quelques mots, à une galerie de figures secondaires, enseignants ou élèves de l’école. Le père est aussi développé en creux, homme aimant mais complètement insuffisant avec lequel Alice doit pourtant se construire. Jesse et Fergus seront sa famille de substitution. Ces portraits, en évolution au fil des pages, sont l’aspect le plus réussi du roman. Car l’intrigue, basée autour du vol d’une statuette de jade à Rome, ne convainc pas vraiment… Le ton complice avec lequel le narrateur ne cesse de s’adresser au lecteur finit également par agacer. Natasha Ferrant possède pourtant l’intérêt sincère de qui sait rendre des héros et un récit naturels. Mais n’est pas Enid Blyton – référence citée par l’auteur en postface – qui veut !