Bonjour le monde !

C’est l’histoire d’une chaîne de causes et d’effets liés en bouquet de bonheurs minuscules…

Un papillon s’éveille et dit : « Bonjour le monde, me voici ! ». Petite cause, grand effet, puisque cela tombe dans l’oreille d’un pinson qui chante de plaisir. Cette mélodie charmante donne du courage au garçon timide qui déclare sa flamme à la boulangère… Et c’est ainsi que, de boulangère en petite fille, de petite fille en grand-mère, de grand-mère en voisins (et même « voisins de voisins »), la journée s'écoule. Cette farandole se déploie dans le temps (elle épouse une journée, du lever au coucher du soleil) et dans l’espace de la page avec des dessins un peu naïfs, très colorés qui font un peu penser au graphisme des poupées russes, comme si le jeu des conséquences était aussi un emboîtement d’éléments qui s’assemblent, trouvent leur rythme pour le bonheur de tous. Les formes de branchages, d’enlacements, disent l’interdépendance des personnages. Le rythme répétitif des phrases (qui comportent pourtant des propositions relatives qu’on dit souvent lourdes) proclame le pouvoir du langage et des « mots gentils » comme disent les enfants.

Un vrai charme émane de cette fable joyeuse de Clémence Sabbagh et Margaux Grappe. Le battement d’aile du papillon qui ébranle le monde est heureux. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et le battement d’aile du papillon orchestre une danse enjouée pour chaque jour dans un monde renouvelé. On ne demande qu’à se laisser emporter !