La petite fille et le temps

Perdre son temps, prendre le temps, suspendre le temps, courir après le temps, autant d’expressions qui disent notre rapport vital au rythme temporel. Cela pèse sur tous, y compris les enfants, comme le montre La petite fille et le temps, album de Louise Greig et Ashling Lindsay.

Une petite ville très occupée peine à suivre l’horloge Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac : les bâtiments, comme murés, surplombent des personnages minuscules en marche ou courant, insensibles à la détresse d’un enfant solitaire, celle d’un doudou égaré, d’un chien abandonné ou d’un chaton perdu….

Toutes ces situations émeuvent le lecteur et une petite fille, maîtresse des horloges ! Entre le Tic et le Tac, cette petite fille va remettre de l’ordre dans cette ville…. Tout ce qui dysfonctionnait va se rétablir, la ville grise fleurit, les animaux se rassérènent et le lecteur souffle. Toute cette histoire est portée par une illustration pleine de charme où les couleurs et les formes se répondent presque symétriquement entre l’époque 1, gris dominant, et l’époque 2, couleur dominante. Une fillette assise au creux d’un arbre, lectrice assidue, a peut-être la solution : une façon simple de suspendre le temps est la lecture, livre refuge et porteur de magie, peut-être même est-ce le livre que le lecteur est en train de lire, celui qui raconte l’histoire d’une petite fille….?