Mauvaise herbe

Un architecte un peu perché se concentre sur la symétrie et la régularité, recherche l’ordre et tous concepts sécurisants avant d’être inspirants.

Lorsqu’un jour, un arbre dérange l’ordonnancement prévu de l’immeuble en cours de construction. Charmé par l’équilibre de ses proportions, l’architecte y voit un défi et commence à imaginer d’intégrer l’arbre à son travail. Dès lors, tout change, car l’arbre réveille l’architecte à la vie et, en redécouvrant le vivant, il va s’en inspirer pour créer un bâtiment extraordinaire qui entend répondre aux besoins de chacun. La mauvaise herbe recèle souvent des trésors ignorés…

L’illustration est originale et pleine de vie : les personnages sont comme « fildeférisés », légers et aériens, seulement amarrés au sol par la couleur, principalement un camaïeu en bleu et vert. Les décors (immeubles, arbre, rue, paysage urbain) occupent la double page, la saturent comme les immeubles en ville saturent l’espace et occupent la vue. Mais quand la nouvelle création de l’architecte est révélée, c’est la nature qui reprend ses droits et, avec elle, les besoins de chacun qui sont mis en avant et qui s’organisent sur la page comme une série de saynètes à l’espace propre. Une belle image de la vie collective et un rêve d’architecte : construire pour les gens, tous les gens. L’auteur étant lui-même architecte, en deçà du récit palpite le serment.