Les enfants des Feuillantines

À la maison des Feuillantines se succèdent les générations de Mortemer. La dernière fut bovaryste en diable : Isabella s’est suicidée d’amour, Wilhelmina parcourt inlassablement la planète, Rosemonde campe à l’hôpital psychiatrique. Elles ont laissé derrière elles une ribambelle d’enfants de tous âges, qui vivent en pagaille avec la grand-mère. Désirée, l’aînée, fait ce qu’elle peut pour faire bouillir la marmite et sécher les pleurs. S’ensuivent Isidore et Honoré, Brunehilde, Hermeline, Warren, Calliope, Pernelle. Et c’est compter sans Justin, le cochon de compagnie. La vie s’écoule, entre quotidien de pommes de terre et de devoirs, et soubresauts des adultes qui vont et viennent auprès de ces enfants attachants.

En un unique tome chaleureux, Célia Garino reconstitue une vie de famille atypique et pétillante. Le dramatique s’invite à toutes les pages, mais l’humour, l’amour le vainquent à chaque fois. On est profondément solidaires chez les Mortemer, et Désirée porte toute la charge de son prénom sans faiblesse. Immanquablement le lecteur pensera à Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh, brillant modèle dans son thème et son écriture que peu d’auteurs concurrencent. De l’enfance de Victor Hugo à celle des Mortemer, il y a un siècle, mais toujours un appétit de vivre que rien ne balaye. Un moment de lecture-bonheur.