Horangi, le dernier tigre de l'Oussouri

Cet ouvrage de petit format et au nombre de pages réduit s’inscrit dans un mouvement d’incitation à la lecture qui permet à de jeunes lecteurs d’accéder par étapes à un contenu plus élaboré, un lexique diversifié et un poids de papier de plus en plus concret. Quel plaisir de constater que le roman d’Olivier May est à la mesure de ce projet éditorial !

L’objet est joli, agréable en main, le papier blanc et épais et la police de caractère lisible lui donnent de l’allure. Une petite partie « documentaire » contextualise le propos et un glossaire le complète. J’apprécie moins la partie « Écris la suite de l’histoire », même si l’intention est louable, car le but éducatif de la publication transforme la lecture en exercice. Par contre l’accès à une version audio numérisée est une bonne surprise quand on arrive à la fin de l’ouvrage.

Pour autant, rien ne devrait gâcher le plaisir de lecture, agrémenté des belles illustrations de Nicole Devals, de cette aventure aux confins de la taïga sibérienne ! Horangi, du nom du tigre seigneur des contes coréens, évolue majestueusement dans ces étendues glacées. Mais le danger guette ; des braconniers avides n’ont que faire de décimer une espèce tant qu’elle leur rapporte, et le tigre attise leur convoitise. Pourtant, Horangi peut compter sur l’aide sans faille de Dersou, le chamane Nanaï qui l’a déjà sauvé quand il n’était qu’un tout petit tigreau. Alors que les chasseurs malveillants traquent leur proie, Dersou déploie son plan et Olivier May son stratagème narratif. Comme dans tous les bons romans d’aventure, celui-ci se dévoile au fur et à mesure des courts chapitres et tient le lecteur en haleine jusqu’à la chute pleine d’ironie !

Un très agréable moment de lecture, qui ouvre grand la voie à la découverte d’autres récits, palpitants, dépaysants et magiques !