Le jardin de Monet

Le « jardin » du titre Le jardin de Monet évoque à la fois le jardin de plaisance où l’on se promène parmi les fleurs, plantes et fontaines, le jardin intérieur constitué de notre personnalité et de nos aspirations, mais également le jardin d’Eden existant, fictif ou symbolique selon les croyances. Bien que ce dernier ne soit pas représenté ni abordé dans l’ouvrage, le récit présente bien les deux premiers jardins, que parcourt le lecteur au travers du regard du peintre impressionniste Claude Monet (1840-1926). Sur la couverture, il se présente déjà palette et pinceau à la main en train de créer des nymphéas dans son jardin (intérieur ?) à l’aide d’une gamme de couleurs pastel qui ne nous quitte à aucun moment du récit. Ces plantes aquatiques rappellent inévitablement aux amateurs d’œuvres impressionnistes la série des Nymphéas de ce même peintre, déclinée jusqu’à l’aveuglement.

Le jardin de Monet nous propose de suivre les pérégrinations artistiques du peintre de son point de vue : de son ennui au sein de l’académie froide qui voit les étudiants dessiner d’après une modèle, à la création au milieu de la nature foisonnante de couleurs, en passant par la constitution de son jardin qui devient l’un des grands sujets de son œuvre. Au sein de ces pages s’esquisse ainsi un parcours artistique où le chemin à suivre fut celui de la lumière qui réinvente les scènes et les paysages en une infinité d’« impressions ». En effet, le peintre le rappelle à la fin de l’ouvrage : « […] je peins toujours la même chose … et ce n’est jamais la même chose ».

Ce très bel ouvrage d’où se dégage presque l’odeur des glycines et de la peinture à l'huile est une très belle lecture pour approcher l’esprit du peintre impressionniste. Cependant, les quelques évocations biographiques de la vie de ce dernier aurait peut-être mérité un ajout documentaire et biographique pour préciser l’identité des femmes évoquées qui sont Camille et Alice, par exemple.