L'âge du fond des verres

Guilène entre au collège. Elle apprend vite qu’on ne joue plus à la récréation, qu’on doit s’intéresser aux garçons et s’habiller d’une façon bien précise. Elle n’en est pas particulièrement heureuse, d’autant que ses camarades de classe observent ses parents, 56 et 71 ans, comme des extra-terrestres. Oui, ils sont vieux, mais la narratrice les aime. Et elle culpabilise d’avoir honte d’eux, surtout qu’ils sont les seuls à se montrer disponibles et soutenir la classe contre la sadique professeure de mathématiques. Mais l’apprentissage de la différence n’est pas chose facile…

D’une cruauté aigüe, le roman sera sans doute de plus en plus d’actualité avec le recul de l’âge auquel on a des enfants. Le cas de Guilène est symptomatique. Mais ceux des autres enfants aussi, trimballés entre les familles recomposées, les obsessions parentales et le jeunisme ambiant. Il s’agit de se construire dans un fouillis, et pour cela la sagesse de l’expérience n’est pas de trop. De fait, aimée et structurée sans être étouffée, Guilène a au fond toutes les chances de devenir une adulte équilibrée ! Un très intéressant roman.