La montagne qui m'a sauvée

La Grande Dépression de 1929 frappe les États-Unis de plein fouet, et la famille d’Ellie doit déménager, construire sa nouvelle maison et sa rude vie de subsistance sur le flanc d’une montagne. Un jour, le père d’Ellie est blessé et tombe dans le coma. Parce qu’elle était la seule témoin, la petite fille passe indirectement pour responsable aux yeux de sa mère et sa grande sœur. Elle continue néanmoins vaillamment à assurer ses tâches quotidiennes, et reste curieuse de cette montagne hostile mais nourricière : aurait-elle des habitants méconnus, telle cette femme que tout le monde appelle la « sorcière » ?

Situé dans un espace-temps limité, ponctué de belles digressions sur la montagne sauvage, raconté par une toute jeune fille, le roman prend souvent des airs de fantastique. Or, il est parfaitement ancré dans une époque et un contexte socio-économique précis. À peu de choses près, il pourrait se situer en 2008 après la crise des subprimes. Si ce n’est que l’homme est sans doute aujourd’hui moins bien armé pour utiliser les secrets de la nature : faire pousser ses légumes, récolter des plantes pour se soigner, utiliser le lait des animaux… Lucide et courageuse, Ellie nous raconte tout cela et bien plus encore, entre peur de l’étranger et solidarité vitale.

Un beau roman à la belle écriture qui nous fait glisser de page en page, de suspense en émotion.