Invisible

Malgré les conditions précaires dans lesquelles vit Isabelle, la petite fille est toujours joviale et positive car elle est entourée de l’amour de ses parents, une richesse essentielle. Quand la situation financière se détériore, la famille est contrainte de déménager dans un quartier de logements sociaux. Déambulant dans ce nouveau lieu austère et désolé, la fillette se sent démunie et isolée au point de devenir invisible. Elle remarque alors dans son entourage d’autres personnes seules et ignorées, et décide de se rendre utile pour redonner une place à chacun. Les actions solidaires de l’héroïne, parviendront-elles à faire une différence dans la communauté ?

Le livre aborde avec délicatesse le thème, peu exploré dans la littérature jeunesse, de la pauvreté et des disparités sociales. Il offre un portrait des délaissés des grandes villes, tels que les personnes âgées, les sans-abris et les immigrants. Bien que l’histoire soit caricaturée, elle est porteuse d’un message d’espoir et permet de sensibiliser les plus jeunes à l’importance de l’entraide et de la solidarité. À la fin de l’ouvrage, l’auteur partage le vécu de son enfance modeste dans la campagne du South Shropshire. Il utilise la métaphore de l’invisibilité pour évoquer le ressenti des moins favorisés, injustement perçus comme inutiles à la société.

Les teintes dominantes des illustrations amplifient la grisaille environnante et la solitude de la petite fille : le bleu polaire traduit la froideur hivernale et l’indifférence humaine, tandis que le violet symbolise la tristesse. Les tons retranscrivent ses émotions alternant des images ternes à des couleurs vives. Alors qu’Isabelle se sent disparaître, le dessin s’efface progressivement et devient transparent.

À travers son témoignage personnel, Tom Percival offre une ode à la tolérance et à l’ouverture aux autres. L’album est propice à la discussion pour comprendre que chacun a une place dans le monde.