Tourmaline

Enfermée dans sa tour, la princesse Tourmaline attend patiemment qu’un preux chevalier la libère. Les chevaliers Cornaline, Améthyste et Onyx, parmi tant d’autres, s’y essaient en vain, abandonnant leur quête à tour de rôle. Incarnant des stéréotypes dépassés de la masculinité, ils se ridiculisent les uns après les autres : l’agile Lapis-Lazuli se débat dans l’eau claire d’un étang, l’audacieux Argent craint trop de salir son manteau avec de la boue, pendant que Topaze pleure la disparition de sa sucette. Les chevaux donnent du fil à retordre à leurs maîtres dans des scènes savoureuses et cocasses. Seul le chevalier Cristal parvient sans accroc et sans fanfaronnade auprès de la princesse ; mais est-il bien celui, ou plutôt celle, que l’on croit? La réponse, qui bouleverse les codes du conte de fées traditionnel, apporte, sans militantisme, une touche de diversité et de tolérance réjouissante.

Au texte court mais néanmoins très poétique de Davide Cali répondent les illustrations splendides de Fatinha Ramos. Sur chaque double page, imprimés à fond perdu, se détachent des paysages chatoyants dans des tons rappelant ceux des pierres desquelles les chevaliers tirent leurs noms. Ainsi, malgré sa couverture sombre, l’album regorge d’images lumineuses, vives et flamboyantes comme des joyaux. Le regard se perd dans un champ de blé scintillant au soleil, est ébahi par une nuée de papillons, explore une forêt aux lianes multicolores. Un album ensorcelant et de toute beauté pour célébrer l’amour sous toutes ses formes et dans toutes ses couleurs, Tourmaline est une merveilleuse ode à la diversité.