Anna

Anna vit avec sa maman dans une grande maison isolée au bord de la forêt. Mais sans aucun voisin aux alentours, elle se sent bien seule et à défaut, se promène dans les bois. C’est ainsi qu’elle aperçoit un jour la cheminée de la vieille maison abandonnée en train de fumer à nouveau. En s’approchant par curiosité, elle croise le chemin d’un nouveau petit camarade, Gilles. Il est en train de pêcher tranquillement au bord de la rivière quand trois mauvais garnements viennent l’importuner en ricanant. Poussée par la colère et le besoin de secourir Gilles, Anna se découvre alors des pouvoirs insoupçonnés : serait-elle un peu sorcière ?

Venu de l’univers de la BD, auteur d’une quarantaine d’albums jeunesse (L’été de l’indien, Pastel 2019, Un ours à l’école, Pastel 2015) Jean-Luc Englebert est un dessinateur belge au style graphique bien identifiable : petits personnages expressifs, simples et attachants, contours noirs et lavis d’aquarelle, couleurs sobres. Cet album, Anna, paru en octobre 2021 dans la collection Pastel, est en apparence une histoire plutôt classique et sans surprise : une petite fille esseulée à cause de sa différence découvre l’amitié, et combat la méchanceté grâce à ses pouvoirs magiques. Mais à l’évidence, l’auteur s’amuse aussi avec l’univers des contes, permettant une seconde lecture plus subtile. Tous les éléments sont présents : une gentille sorcière aux airs de petit chaperon rouge courant dans les bois à la recherche de châtaignes, une cheminée qui fume, trois mauvais garçons changés en crapauds et une bonne odeur – rassurante – de gâteau qui remonte de la forêt. Enfin, évidemment, tout est bien qui finit bien : les méchants seront punis et la morale est sauve. Les plus petits trouveront dans ce livre leur compte de douceur et de bienveillance, les plus grands resteront peut-être un peu sur leur faim.