Comme un oiseau dans les nuages

Anna-Mei veut devenir pianiste et elle travaille dur depuis son enfance pour réaliser son rêve. Mais lors d’un concours, elle s’effondre brutalement. Le confinement lié à la Covid arrive alors à point nommé pour permettre à la jeune fille de revenir doucement à elle, dans le cocon des soins de sa grand-mère. C’est aussi l’occasion de découvrir son passé familial maternel, fait de femmes à la fois fragiles et fortes qui ont dépassé toutes les souffrances de l’Histoire.

Sandrine Kao a consacré nombre de ses ouvrages à ses origines taïwanaises – et aux relations complexes que l’île entretient avec la Chine. Elle tisse ici avec art une foultitude de liens historiques, psychologiques et individuels dans un roman de résilience à travers les générations. Anna-Mei représente le bout d’une longue chaîne de destins féminins malheureux, dont certains ont fléchi sous le poids des épreuves, alors que d’autres les ont sublimées dans la littérature, le chant... Il y a des artistes, il y a de la folie, il y a aussi de la politique dans le passé de l’héroïne. Pour décrire cette subtile trame, l’autrice utilise la forme d’un dialogue imaginaire entre notre petite pianiste et sa grand-mère détentrice des secrets et de la sagesse. Simple et beau à la fois.