Poèmes sur un fil

Peut-être que Géraldine Hérédia fut bercée par le poème d’Apollinaire « Les Saltimbanques », car c’est le même esprit, la même mélancolie, que l’on retrouve dans ses textes qui jouent avec les mots, les sonorités, les images pour évoquer, comme autant d’hommages, ces funambules de la vie que sont ceux qu’on appelle parfois les « gens de la balle ». Est-ce parce qu’ils rebondissent de ville en ville, frôlant la terre ferme sans vouloir s’y enraciner ?

Dans ces poèmes chantants, rythmés d’un souffle hypnotique, dont chacun est un instant de la vie de ces baladins saisi par le regard fasciné du spectateur, Géraldine Hérédia, et Nada Issa qui traduit ses vers en arabe, offrent une invitation au voyage à chaque lecteur et lectrice. Les gravures surréalistes de Clothilde Staës tissent une aura de mystère, comme si la magie de ce qui reste inexpliqué, merveilleux, dans le geste, le chant de ces artistes en apesanteur, nous figeaient nous autres lecteurs, dans la contemplation et dans le rêve.