Sous le soleil blanc ou jaune éblouissant d’une savane brûlante symbolisée par un baobab, un lion couronné est exténué. Epuisé sur le sol, il tire la langue et sue à grosses gouttes.

Page suivante, surprise, alerte et debout, il a l’air tout joyeux. Bruno Gibert nous apprend qu’« il découvrit, juste sous le menton, la fermeture éclair ». L’humour de l’auteur tient à l’alternance des voix : le narrateur omniscient raconte et le lion, avec nous, s’étonne au style direct. Evidemment le roi nu, du plus beau rose comme un écorché, déchante. Il est moqué par les éléphants, les singes, les ibis, et le crocodile en pleure de rire. Le dialogue est sans respect et le roi se sent déchu.

Cette thématique du roi nu qui perd son pouvoir en même temps que les marques extérieures de sa puissance est fréquente et le retournement de situation, un lion fuyant en situation de faiblesse devant un troupeau d’antilopes est un motif comique. Pour preuve, dans la déroute, il perd sa couronne ! Le récit rebondit : pour retrouver sa superbe, il suffit d’enfiler sa peau... Hélas ! Le regard défait du lion rouge de déception dit qu’elle a disparu…

L’histoire s’achève dans un grand éclat de rire. La fin heureuse n’est pas faite pour être crédible, Bruno Gibert prend le parti de la comédie, faut-il croire la dernière image ?

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Une fable facétieuse au pays des lions et des gazelles, où le dominant se retrouve soudain dans la peau du dominé… Et nous fait rugir de rire ! C’est l’histoire d’un lion qui a trop chaud. Alors, il ouvre le zip de son beau costume de roi de la savane, et se retrouve tout nu. Comme il se sent mieux ! Mais ce bonheur est de courte durée : il n’avait pas pensé que, sans sa crinière, plus aucun habitant de la savane ne reconnaîtrait son souverain ! Catastrophe, pour la première fois de sa vie, il se retrouve la proie des prédateurs les plus féroces… et des herbivores, comme cette petite gazelle qui est bien décidée à lui donner une bonne leçon ! Une histoire qui montrera aux lecteurs que même quand on n’a pas les muscles, on peut se défendre contre les méchants… Il suffit d’une bonne ruse !

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