À travers les fenêtres

Qui n’a pas cherché un jour à savoir ce qui pouvait bien se tramer derrière les fenêtres des maisons ? C’est ce que fait la petite fille d’À travers les fenêtres, sur le chemin du retour de l’école. Mignonne à croquer avec ses longues tresses au vent, elle regarde en l’air et de son imagination débordante naissent les scènes les plus farfelues : un pêcheur qui navigue sur une baleine, une partie de BATminton entre chauves-souris, un concours de gym-gnomes, une sorcière qui fait bouillir sa marmite ou encore un ogre en train de faire sa sieste digestive... À la fin du livre, la petite fille arrivera à destination, sous la fenêtre qui, cette fois, est celle de sa chambre. Le lecteur découvre alors son univers, son prénom – Martha – en fanions de lettres accrochés à l’étagère et quelques objets en forme de clins d’œil renvoient aux scènes précédentes. Édité tout d’abord en anglais, le livre a été publié en version francophone au Québec par les éditions Les 400 coups. Il est dédicacé par l’autrice à sa filleule Martha.

Diplômée en animation à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, Marion Arbona a vécu dix ans au Canada et y a reçu plusieurs prix d’illustration. Son style très coloré est marqué par la recherche d’une certaine fantaisie et fait souvent appel à un large bestiaire. Dans À travers les fenêtres, elle choisit plutôt le noir et blanc, plus sobre, mais profite du grand format pour introduire dans chaque scène dessinée une foultitude de détails souvent cocasses. En regard, un court texte donne quelques indices sur l’image. Par contraste, le « côté rue » est matérialisé par une double-page blanche où n’apparaissent que la petite fille (page de gauche) et la fenêtre à l’architecture toujours singulière (page de droite). Véritable voyage dans l’imaginaire, cet album est aussi une belle invitation à marcher dans la rue en levant les yeux.