Amika dessine une souris

Amika, une petite fille espiègle, adore dessiner et commence par dessiner une souris. Mais la souris se sent un peu seule, alors Amika trempe son pinceau dans l’encre et dessine un chat – un gros chat noir – qui aussitôt se lance à la poursuite de la souris. Puis avec son doigt plein de dentifrice, Amika dessine un loup qui veut attraper le chat, et pour faire peur au loup, un fantôme, lui-même effrayé par la petite souris ; et tous finissent par tourner en rond, se pourchassant les uns les autres...

Premier titre jeunesse des éditions Jeanne d’Art (traduction francophone du même livre déjà publié en allemand par la maison bernoise Sage une Schreibe), Amika dessine une souris, écrit par l’auteur suisse Godi Huber, plonge le lecteur dans l’imaginaire débridé de l’enfance, entre peurs et jubilation. Au moment où Amika doit aller se coucher – un réveil traîne toujours dans un coin pour nous indiquer l’heure –, la maison s’anime comme par magie de créatures bondissantes qui ne semblent perturber ni le papa, tranquillement calé dans son fauteuil devant le journal télévisé, ni la maman qui descend le panier de linge (au passage un peu cliché sur le partage des tâches...). Finalement, tout ce petit monde ira terminer sa nuit sous la couette étoilée et, pour les réconcilier, Amika dessinera au réveil un beau carrousel pour faire la fête tous ensemble.

Sur un format à l’italienne bien exploité, les dessins en noir et blanc de Sandra Gujer fourmillent de détails amusants, installant dans la maison un joyeux bazar qui rappellera quelque chose aux parents de jeunes enfants. La couleur est employée avec parcimonie pour mettre en valeur Amika avec sa salopette bleue et son tee-shirt jaune ou pour le crayon qui dessine en particulier la petite souris. En revanche, elle explose dans le dessin du carrousel qui termine l’ouvrage, matérialisant ainsi le monde rêvé d’Amika.

Une histoire réjouissante à lire aux petits avant d’aller au lit.