Je confonds tout

Deux lapins discutent. Le premier veut raconter une jolie histoire à l’autre : un escargot enlève sa coquille, se fait attraper par un oiseau, est sauvé par une abeille, etc. Mais son interlocuteur ne cesse de l’interrompre pour rectifier tel ou tel point de détail ! Nous apprenons ainsi que les mouettes ont un bec rouge, que les orvets ne sont pas des serpents mais des lézards sans pattes, que les chameaux ont deux bosses et les dromadaires seulement une… Le conteur s’exaspère légèrement, mais reconnaît qu’il a appris plein de choses. A la fin, il aura le dernier mot en expliquant qu’il y a lapin et lapin (de garenne, bélier, ou bien lièvre…), avant de commencer un nouveau conte pour ses amis !

Le dessin d’Emilie Vast, avec sa patte naturaliste mais son grain d’une rondeur plus enfantine que celui d’Anne Crausaz, se prête facilement à l’album pour plus jeunes. On s’attend facilement à une fiction mignonne, qui saura certes respecter un réalisme scientifique mais aussi s’en émanciper pour nous faire rêver. Le lapin « je sais tout » est donc le grain de sable dans la machine, et on rira bien de ce pied de nez que l’autrice se fait à elle-même. Reste un album documentaire pas si bête et assez pointu dans ce qu’il exprime. Il en devient accessible dès 6/7 ans seulement, presque en décalage avec l’intrigue toute simple. Sympathique et rafraîchissant.