Le contrat Dorian Gray

Lubin et Morane, un duo père-fille, sont membres d’une société dans laquelle chacun·e est invité·e à signer un contrat à l’âge de vingt ans : le contrat Dorian Gray. Ce dernier aurait été développé dans le but de soulager les coûts sociaux liés à la prise en charge médicale des un·e·s et des autres. Afin de maintenir la population en bonne santé, le contrat bloque le vieillissement jusqu’à l’âge de septante ans, âge auquel les habitant·e·s vieillissent d’un seul coup et meurent rapidement après. Celles et ceux qui refusent cette intervention et qui vieillissent naturellement vivent reclus·e·s et dans l’impossibilité d’accéder aux soins médicaux dont ils ou elles auraient pourtant besoin. Si Lubin a accepté de rester jeune, il mène pourtant avec Morane une vie isolée : il est le détenteur d’un lourd secret qu’il lui faut protéger à tout prix de mystérieux ennemis qui le traquent sans relâche. Cette solitude pèse pourtant à sa fille, qui rêve de contact social. Un jour, Eymris, jeune fille vulnérable, apparaît devant leur maison et Morane l’accueille contre l’avis de son père dans l’espoir de nouer enfin un lien amical. Mais Eymris est-elle réellement qui elle paraît ? Lorsque Lubin disparaît lors d’une attaque, Morane n’aura d’autre choix que d’accorder sa confiance à la nouvelle-venue. Les deux adolescentes se lancent alors à la recherche de Lubin, une aventure haletante et dangereuse qui les mettra à rude épreuve.

S’inspirant du célèbre roman d’Oscar Wilde, le roman aborde le thème de la jeunesse éternelle dans une atmosphère dystopique parfois terrifiante. Malgré la référence explicite à Dorian Gray dans le titre et le nom donné au contrat, le roman peine à engager le dialogue avec son prédécesseur et traite seulement en surface de thèmes qui auraient gagnés à être approfondis. Seules les notes de service en début de chaque chapitre, donnant les règles du contrat, proposent quelques pistes de réflexion sur les dérives éthiques, politiques, médicales et sociales d’un tel système. Les personnages auraient également mérité d’être un peu plus étoffés, mais semblent avoir été relégués au second plan, laissant l’enchaînement rapide des situations prendre le dessus. Quelque peu déçue, donc, de ce roman aux prémices pourtant percutantes.