Un corbeau très haut placé !

Un corbeau, sur son arbre perché, se vante de son rang à qui veut l’entendre. Un renard, par le discours intrigué, interpelle le volatile et lui fait remarquer qu’il est aisé d’être haut placé... lorsqu’on possède des ailes.

Inspirée par la fable de Jean de La Fontaine, Jeanne Taboni Misérazzi imagine une suite entre les deux protagonistes. Ici, point de flatterie opportuniste : le renard questionne la nouvelle position du volatile, que ce dernier semble si pressé de partager à toute la forêt. Est-ce une réelle réussite d’atteindre des sommets lorsqu’on sait voler ? Alors que le corbeau rétorque qu’il faut également savoir s’y accrocher, le destin semble vouloir lui enseigner une leçon : un grand rapace passe au-dessus de lui, le soulève dans ses serres puis laisse lourdement tomber le pauvre corbeau sur le sol. On pourrait attendre du renard qu’il profite de la chute pour dévorer le corbeau blessé, mais il n’en fera rien, faisant au contraire preuve de sollicitude envers l’oiseau, qui gagne un ami.

Est-ce que le bonheur, c’est de posséder tous les fromages que l’on veut ? Est-ce que le bonheur, c’est de pouvoir se vanter de sa position sociale et de ses acquis ? Qu’est-ce qui pousse à se vanter ? Accompagnée d'illustrations texturées qui évoquent la gravure, la fable met le doigt sur la fragilité du pouvoir et l’isolement que celui-ci peut engendrer, préférant valoriser l’importance de l’amitié. La lecture de l’album pourrait être le point de départ intéressant d’une discussion philosophique en classe.