Hayat : d'Alep à Bruxelles

Le voyage proposé par l’histoire d’Hayat commence en 1985, où le lecteur quitte immédiatement les terres occidentales pour se retrouver bercé par les douces saveurs de l’Orient. Hayat, fraîche et souriante, s'éveille à la vie et nous la fait découvrir : les couleurs nous plongent dans le continent asiatique, les odeurs semblent jaillir des pages et l'envie de découverte de ces magnifiques terres lointaines se fait sentir au fil de la lecture. Et puis, Hayat grandit et les coutumes des Doms font oublier certaines couleurs, avec, notamment, le mariage forcé, très jeune, entre membres de la même famille. Hayat, encore adolescente et désormais responsable d'un foyer et très vite d'enfants, se confronte à des difficultés de vie incroyables pour une personne encore en train de grandir elle-même. Courageuse, travailleuse, débrouillarde, elle ne cesse de montrer au lecteur sa force et les impasses auxquelles elle se confronte. Malheureusement, la situation de la Syrie se détériore et l'histoire montre pas à pas comment l'étau se resserre autour d'Hayat et de ses enfants. Une seule option s’impose : la fuite. Dangereux, risqué, mortel, cet exode vers l'inconnu est narré avec un réalisme terrifiant.

Bien que le personnage d’Hayat soit fictionnel, les autrices ont rassemblé dans ce récit le témoignage de plusieurs femmes intensément courageuses qui ont suivi ce même chemin si périlleux. Les dernières pages coupent le souffle et le lecteur ne peut être qu'en admiration devant ce dénouement si puissant. Ce récit de vie se doit d'être lu afin de mieux connaître ces coutumes qui différent de celles de l'Occident et doit être conseillé afin de faire découvrir au plus grand nombre le terrible récit de ces exodes non désirés, mais imposés comme unique solution.