A-pop-calypse

Un cri répété, lugubre et sombre s'ajoute au décor habituel (tour délabrée, canal crasseux, ascenseur bloqué) de la cité joyeuse où habitent Roméo, Zbeul et Carmen. Cet épisode marque le début d'une histoire où il est question de disparition, d'amour, de vengeance et de possession.

Ann Schmauch propose un voyage immersif (pour ce qui en est du décor et du langage) au cœur de la cité où vivent ces jeunes héros, des laissés-pour-compte glandeurs mais aussi prêts à grimper les étages pour rendre service aux voisins. Si le décor de cet huis clos ne vend pas du rêve, heureusement qu'il existe l'amour et l'amitié pour s'évader un peu. Quant au côté horrifique de l'histoire, il ne convainc pas tout à fait, même si l'écriture cinématographique permet de visualiser certaines scènes mémorables. Aussi désopilants qu’hilarants, les dialogues empruntés au langage des cités valent à eux seuls le détour ; ils reflètent bien une certaine jeunesse actuelle, partagée entre espoir et désespoir.